Alors pourquoi sommes-nous sans cesse bombardés de promotions tendancieuses qui nous donnent à voir du sexe cru, bestial, du sexe sans âme et sans manières, du sexe trash qui ne s'adresse au fond qu'à des amateurs du genre ? Pourquoi doit-on chaque jour vider nos boîtes de courrier électronique, saturées d'offres spéciales d'agrandissement de pénis, de comprimés stimulant l'érection, de rencontres avec filles sexy, sans compter les promo limites dans lesquelles sont vantés les mérites de jeunes vierges dont l'âge n'est pas mentionné ? Cette pollution sur le thème du sexe dans toutes ses variantes possibles nécessite une artillerie de filtres en tous genres et finit par exaspérer les plus vigilants guerriers… Et nos enfants dans tout ça ?
Évidemment, ils ramassent aussi, certains avec dégoût, d'autres avec curiosité… Et les éditeurs, les propriétaires, les webmasters qui gèrent ces sites sont loin d'être cons. Ils savent pertinemment qu'une bonne partie de leur clientèle se niche dans la population adolescente, dans cette tranche d'âge qui compte nombre de curieux, boostés par leurs hormones en plein essor, démangés par le besoin criant des premières découvertes sexuelles. Ils savent aussi, ces gestionnaires de sites érotiques, que parmi les autres qui ont passé l'âge de la découverte, un nombre évident d'individus naïfs constitue également une proie facile pour les fameux "pièges à clic" !
Tout dans la promotion de matériel pornographique se place stratégiquement pour appâter. Une image alléchante, un bandeau noir sur une partie du corps qui suscite le désir, des propos torrides qui promettent le plaisir du siècle et… un espace pour cliquer, un bouton qui invite en disant : "Cliquez pour voir"… Or ça marche ! Et ça marche du feu de Dieu, qui plus est ! Et parce que l'on croit candidement qu'après le clic, on verra, et bien on continue de cliquer, jusqu'à sortir la carte bancaire… Mais pour l'enfant qui clique, et qui se retrouve piégé dans cette dynamique d'hameçonnage, il est clair qu'il en voit toujours un peu plus, à chaque nouveau clic.
Cette façon promotionnelle est propre à la grande majorité des sites pornographiques. On ne peut échapper au sexe sur le net, on ne peut même pas choisir soi-même d'y adhérer puisque c'est le sexe qui nous sollicite sans cesse. De plus, les mots-clés référencés pour lâcher les munitions pornographiques sont si usuels qu'on ne les soupçonne même pas. Juste à faire une recherche sur "cigare" et voilà qu'une fellation bien mise en valeur dévore presque tout l'écran ou encore qu'une pub de sex-toys s'affiche, vantant la discrétion d'un vibromasseur dans un étui à cigares. Essayer d'échapper à la promo porno c'est comme couper une tête de l'Hydre !
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Ce que les parents croient n'a rien à voir avec la réalité des enfants sur le net…
Norton online Living Report et Symantec publiait en 2008 une étude sur les habitudes des internautes, réalisée auprès d'environ 2500 personnes de pays différents. Or les résultats de cette étude sont parfois fort inquiétants :
- En France, 2% des parents croient que leur enfant a déjà subi une sollicitation sur le net par des inconnus alors que 27% des enfants affirment que cela a été le cas.
- En France 18% des adultes tiennent un blog alors que 41% des enfants s'y adonnent…
- 46% des enfants se font des amis en ligne. 9 enfants sur 10 adhèrent à des jeux en ligne. 74% des enfants français partagent des photos et vidéos sur des sites dédiés à ce type d'échanges. 93% des enfants français utilisent Internet pour leurs recherches scolaires.
- 32% des parents ont installé un logiciel de contrôle parental sur leur ordinateur. 25% affirment avoir déjà surveillé l'utilisation d'Internet par leur enfant. 5 parents sur 10 transmettent des conseils de sécurité à leur enfants pour naviguer en sûreté.
- 1 enfant sur 5 admet faire sur Internet des choses que sa famille désapprouverait.
- 25% des enfants avouent recevoir des demandes de données personnelles via le net alors que seulement 2 parents sur 10 croient que c'est le cas.
- 16% des enfants affirment avoir eu un contact avec une personne rencontrée sur le net dans le monde réel alors que seulement 5% des parents croient que c'est le cas.
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